Benoit Andro
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Ciel bleu surplombé d’un oiseau
Je suis celle qui court chaque jour longeant le fleuve. Celle dont la queue-de-cheval se soulève et s’abaisse sur la nuque en cadence. C’est fou ce que produit sur nous un paysage déjà mille fois traversé
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Derrière les arbres au bout d’un chemin serpentant
Le clocher ne sonnait plus. Le temps, qui est un géant, était resté assis là longuement et tout était chamboulé. L’antique abbaye de Volaimbœuf n’était plus qu’une ruine en friche, rongée par les lichens et l’humidité. On pouvait voir les antiques tombes des moines délaissées se mêler à des fragments de piliers effondrés.
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Les arbres animaux
Dans un film américain souvent diffusé à la télévision il avait pu voir une famille de tueurs maffieux traverser en voiture la péninsule sicilienne afin de surprendre le clan adverse qui se trouverait réuni à l’heure de la messe.
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Ceux de l’usine et ceux des abattoirs.
Ça ne pèse pas lourd la vie d’un être vivant se disait l’oncle Tudal en regardant passer devant lui ceux de l’usine et ceux des abattoirs ; à peine plus qu’une fine pellicule de poussière amassée sur le chemin.
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La mélancolie de Tudal
Qui vole un œuf (Devise de Volaimbœuf) *** Les gens de la campagne qu’il avait côtoyé autrefois restaient pour l’oncle Tudal les seules références valables du monde matériel, bien qu’à présent sa vie à l’abbaye de Volaimbœuf se réglait au quotidien par la force de la vocation. S’il est juste de préciser qu’il excellait dans…
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Histoire du reflet au ruisseau
Il y a longtemps l’oncle Tudal était comme on dit rentré dans les ordres. Il avait su conserver une rêveuse liberté intérieure en se promenant chaque jour sur les sentiers côtiers autour de l’abbaye et même en « poussant » plus loin, au-delà de Volaimbœuf.
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Le divertissement
Mon atelier de peinture est ouvert au public l’été. Les passants, essentiellement des estivants, peuvent découvrir dans ce lieu transformé en galerie les tableaux réalisés au cours de l’hiver. L’entrée est libre et l’exposition accessible en passant depuis la rue par la porte-fenêtre laissée ouverte en grand.
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Ce que pense le paysage par lui-même.
Ici on est pieds et poings liés avec la terre et le ciel mis ensemble acoquinés. La mer n’est pas en reste de son côté. Quand on se promène c’est fou tout ce qu’on peut voir dans la nature se dévoiler sur un fond bleu-vert chaque instant renouvelé.
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Là il est devant sa mère et c’est tout.
On reste là à se regarder en chiens de faïence. Quand Laudine lui demande s’il a fait un grand tour à vélo, tu crois qu’il répondrait quelque chose ? Peine perdue : on croirait avoir affaire à une tombe. C’est que Jo n’a rien d’intéressant à raconter à sa mère. On ne sait jamais ce qu’il roule…
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L’enfant qui était derrière lui
Sakrew Régnier c’est un distrait. Il met souvent son pull devant derrière et oublie toutes ses affaires. Il habite dans la ferme d’à-côté avec son vieux père et Ilivan le frère ainé. C’est un rêveur avec le nez en l’air. Tout ce qu’il voit est bon à regarder.
